
Ceci est le deuxième volet du projet La plateforme de savoir post humain,co-organiser, penser et rêver avec la chercheuse Alix de Morant.
Il s’agit d’une recherche philo-chorĂ©graphique, oĂą la question principale est : comment fabriquons-nous de la joie en ces temps bouleversĂ©s ? Quelles sont nos stratĂ©gies artistiques face Ă cette pĂ©riode si sombre ? Comment la mettons-nous en pratique dans le monde actuel ?
En 2025/26, parmi un groupe composant d’artistes internationaux, nous lirons ensemble l’Éthique de Spinoza, afin de discuter, Ă©changĂ© et transformer la JOIE Ă une pratique collective.
Prochaine résidence de recherche : du 16 au 20 juin, à Art Fabrik, Combauillax. Sur place avec nous le Rolfer Kai Simon Stoeger et la chorègraphe Lisanne Goodhue.
~~ Note d’intention / Cultiver la JOIE ~~
Dans Posthuman feminism, Rosi Braidotti dĂ©crivait dĂ©jĂ l’importance de mettre en pratique la thĂ©orie, incitant ses lecteur·ices Ă passer de la lecture Ă l’action. Par sa pensĂ©e, elle nous invitait Ă dĂ©passer le stade de l’acquisition des savoirs, pour mettre ces derniers en partage, et les diffuser largement auprès des publics afin d’initier une transformation radicale de nos modes de vie et de nos modes de pensĂ©es.
Cette invitation Ă passer de la recherche Ă la crĂ©ation, Ă©tait la raison initiale de rĂ©unir artistes, chercheurs et dramaturges – en 2023. Lors de la journĂ©e d’étude du 7 novembre, en guise de conclusion, Rosi Braidotti lançait l’idĂ©e de relire l’Éthique de Spinoza, pour Ă©clairer la pĂ©riode d’incertitude et de bouleversement des ordres mondiaux qui est la nĂ´tre.
Nous avons saisi la balle au bond pour interroger ce qui peut nous émouvoir, et nous renforcer face aux enjeux sociétaux.
Écrite de 1661 Ă 1675, publiĂ©e après sa mort, l’Ĺ“uvre de Spinoza est le socle de la philosophie moderne et un projet de conduite Ă©thique dont on n’a jamais fini de faire le tour. Certains y ont vu un remède contre les maux du monde contemporain ( Spinoza antistress en 99 pilules, 2012) ou encore une solution pour sortir du capitalisme ( Capitalisme, dĂ©sir et servitude. Marx et Spinoza, 2010). Mais la question se situe ailleurs: le but de l’Éthique est de produire un savoir vrai. “ Je ne dis pas que ma philosophie est la meilleure, je sais seulement quelle est la vraie », dit un jour Spinoza.
Revisiter ce texte , le comprendre, l’analyser, le contextualiser et le problématiser à l’aune de ces différentes exégèses,au prisme de la recherche en et avec l’art et la chorègraphie, nous permettra de mettre en doute de fausses vérités, de gagner en lucidité pour lutter contre l’obscurantisme. Face aux crises qui secouent la planète, il s’agira de reprendre collectivement espoir, comme de célébrer le vivant en nous et autour de nous, la préservation de la vie et la joie étant parmi les idées maîtresses de Spinoza.
Alix de Morant et Laura Kirshenbaum

